Skarr.

1re partie : Mournag.
2e partie : Krondor.

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Ar'Khe'Na, il y a quinze ans...

"Je suis un joueur d'échec. Je déplace les pions à ma convenance. Je n'hésite pas à sacrifier quiconque, y compris le roi, car ce n'est pas son pouvoir que j'ambitionne. Non, je vise le sommet. Je vise le maître du jeu."

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Quelle est cette faim ? Pourquoi ne veut-elle pas disparaître ? Elle me dévore de l'intérieur, avec l'intensité du feu éternel jaillissant des entrailles de la terre. Je dois apaiser cette douleur, assouvir ce besoin. Ce murmure incessant doit prendre fin, car il fredonne, il fredonne à m'en faire bouillir le sang.

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- Merde ! Où est-il passé ? Cela fait une semaine que nous avons perdu sa trace. Saloperie de marais !
- Calmez-vous, chef. Il ne peut être loin. Nous avons consciencieusement quadrillé toute la zone. Il finira par se jeter dans nos bras.
- Arrête tes conneries, soldat ! J'aspire à devenir Tak un jour. Si moi et mon unité sommes incapables de mettre la main sur ce morveux, nous allons devenir la risée de tout le bataillon. Et adieu mes rêves de promotion !

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Qui suis-je ? Où suis-je ? Pourquoi suis-je ici ? Je ne fais plus qu'un avec la nature. Je ne fais qu'un avec mon arme. Je suis là et je ne suis pas là. Je suis seul. Je suis le roi.

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- Chef ! Nos détecteurs thermiques détectent une source de chaleur vers l'ouest. À 200 mètres !
- Une source de chaleur ? Nous sommes au milieu d'un marais, abruti. Ça grouille de vie par ici. Je n'ai aucune envie de me retrouver nez à nez avec une saloperie d'alligator géant. À ton avis, pourquoi est-ce que Krimok doit être nourri par sonde gastrique, hein ? À cause d'une connerie de ce genre, soldat !! Et si je venais à perdre mes quatre bras, il n'y aurait plus de promotion pour bibi. INACCEPTABLE !

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Où sont mes compagnons ? Avais-je des compagnons ? Qu'importe, puisque je déciderai seul de l'issue de cette bataille. Ils approchent. Ce ne sont que des pions. Ce ne sont que des fous.

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- ... et une fois que je serai aux commandes de ce patrouilleur lourd, escorté de mon escadron personnel, je démontrerai au clan directeur qu'il n'y a pas de meilleur leader sur le terrain. Et peut-être qu'ils m'inviteront à les rejoindre, imagine sold...
- Euh... chef, excusez-moi de vous interrompre, mais ne devrions-nous pas être plus discrets ? Je crois que vous sous-estimez notre cible.
- Bah, t'es qu'une mauviette, mon garçon. Ce type est seul en terrain hostile depuis une semaine. Il est probablement mort. Et on ne retrouvera jamais son cadavre, car il s'est sans doute fait bouffer par la faune locale. On perd notre temps. Bref, je disais donc...
- Chef, ce n'est pas n'importe qui. Il n'a beau avoir que quinze ans, il a déjà une sacrée réputation. On raconte que son dernier maître-instructeur en combat rapproché a fini estropié après un cours théorique de défense à l'arme blanche. Et le sang qui coule dans ses veines n'est pas n'importe lequel. Il est le petit-fils de...
- Oui oui, bla-bla-bla ! Je vais te dire, soldat, ce n'est qu'un mouflet ! Et quand je lui mettrai la main dessus, il recevra la plus belle fessée de sa vie ! Mouahaha ! Je disais donc...

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Je les sens. Ils sont là. Je ne ferai qu'un mouvement. Un seul et la partie prendra fin en un souffle, tragiquement. Un seul mouvement.

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- ... et là je lui ai dit "Tu en as les écailles qui frétillent". Mouahahaha... t'as compris, soldat ? Les écailles qui frétillent. Hahaha...
- Pitié... Si seulement un de tes gros alligators pouvaient t'arracher la langue...
- ... haha... euh... quoi ? Qu'est-ce que tu as dit ?
- Euh... non, rien du tout, chef. Dites, vous ne trouvez pas qu'il règne ici un silence sépulcral ?
- Sépu...quoi ?
*léger clapotis*
*Un cri déchire l'atmosphère, accompagné rapidement d'un concert de fusils d'assaut plasmiques*
- On nous attaque ! Soldats, couvrez-moi !!
- Merde, on tombe comme des mouches ! Il est trop rapide !! Chef, vous le voyez ? Chef ? CHEF ?? Merde, il est où ce con ? Bordel ! Il s'est fait avoir ! *prend le communicateur fixé à sa ceinture* Ici unité 18, nous sommes attaqués ! Raks à terre ! Je répète. Raks à terre. Besoin urgent d'assistance !!
Merde, merde, j'dois m'calmer, j'dois m'calmer. Il est où ce type ? C'est un putain de démon !! *respiration lourde* Ici unité 18. La situation est critique ! Les gars, on a besoin de renf...

- Ici unité centrale. Bien reçu, unité 18. Pouvez-vous nous décrire la situation ? *silence* Unité 18, pouvez-vous nous décrire la situation sur le terrain ? *long silence* Unité 18, me recevez-vous ?