Every man is a moon ...

... and has a dark side he never shows to anybody.

Galaxie IX - 75 - 200

Une petite sonde venait d'achever son saut. Autour d'elle, cinq frégates de bombardement, une corvette blindée d'assaut et deux autres sondes. Sur le flanc de tous ces vaisseaux, l'étendard du clan Zhor : une tête de rakrarior entourée de quatre mains au médius levé. A bord du petit vaisseau, un rakrarior aux écailles sombres et parcourues de nombreuses cicatrices.

Déjà, il enclenche le module de calcul de saut. Son prochain bond sera plus rapide : les vaisseaux qui l'ont escorté jusqu'ici ont reçu ordre de regagner leur base. Au cours de deux prochains jours, Rhi'An Zhor sera seul dans l'espace, seul avec la Trame qui l'accompagnera dans chacun de ses sauts, telle une mère qui accompagne son enfant dans ses premiers pas. Le rakrarior était serein. Il se savait habité d'une mission et sentait la Trame à ses côtés. S'il connaissait encore cette notion, il aurait pu dire qu'il était heureux, pour la première fois depuis bien longtemps.

Il y a quelques jours encore, il était sur Ar'Khe'Na. Sa rencontre avec le Rakirma n'avait pas été des plus apaisée. Deux visions de la race rakrariore s'était opposée pendant de longues heures de discussion. Rhi'An Zhor souhaitait que les fiers combattants à écailles prennent immédiatement le chemin de la guerre et mettent à genou toute la Galaxie, car telle était leur destin. Il jugeait les autres races incapables de préserver la Trame, défendre les clefs et empêcher la destruction de la Galaxie. De son côté, le Rakirma ne croyait pas aux menaces de l'Absolu. Cependant, protéger Ar'Khe'Na demeurait une de ses priorités tout autant que la préservation de la race rakrariore. Il avait une vision à plus long terme du chemin sur lequel avançait l'Empire des quadrumanes. Rhi'An Zhor était devenu trop obsédé par l'Absolu et la Trame pour avoir une telle vision. Le Rakirma Ryltar du clan Orgoloth sentait son frère troublé mais il ne pouvait imaginer qu'il n'y avait plus de retour possible pour lui. Là encore, les deux rakrariors avaient des visions totalement opposées : l'un pessimiste, fataliste, prêt a tout y compris abandonner la vie sur un coup de tête, l'autre optimiste, sage, et plus calculateur. Voila pourquoi l'un était Rakirma et l'autre ne le serait jamais.

Malgré tout, les divinités rakrariores avaient souhaité que les deux frères se séparent sur un accord. Le clan Zhor quitta l'Empire pour faire renaître un ordre sacré : les Kil'Den'Rak. Il devint le bras vengeur et punitif de toute la race rakrariore, porté selon lui par le panthéon tout entier. Il n'avait pas voulu du titre de Abh'Kam. Il ne souhaitait pas se morfondre dans un temple, fut-il sur Ar'Khe'Na la nourricier, fut-il dans Krum'Val'Kar l'immortelle. Il se considérait au-dessus de tout cela maintenant.

Il était un Élu. Un Élu de la Trame.

Galaxie IX - 120 - 150

Le rakrarior aux écailles sombres avait les yeux clos. Il souriait. Tout autour de lui, il voyait la Trame. Il entendait la Trame. Il sentait la Trame. Elle l'enveloppait de couleurs chaleureuses, de sons harmonieux, d'odeurs apaisantes. Rhi'An Zhor n'avait jamais réalisé à quel point la Trame était perceptible pendant les phases de saut. Peut-être n'y avait-il pas prêté attention auparavant. Peut-être était-il plus réceptif maintenant. Il était un Élu, il devait donc être spécial, pas comme tous ces individus qui clamaient haut et fort pouvoir prendre une place qui lui revenait de droit !
Son visage, toujours aux yeux clos, grimaça et ses crocs devinrent légèrement visibles. Il pensait à ces humains, qui se battaient pour ce système sacré car ils désiraient tous le pouvoir. Mais aucun d'entre eux ne pouvait assumer la responsabilité ! Le rakrarior visualisait maintenant un système, bercé d'une aura lumineuse. Il plongea à la surface d'une des planètes et y découvrit des êtres humains par millions. Ah ces humains ! Qu'avaient-ils donc fait de bien ? Rien ! Rhi'An Zhor voyait des Confédérés, des Impériaux. Les Armorgestern se mélangeaient allègrement aux Zor, aux Lorendoras et à une multitude d'autres sans noms dans un capharnaüm d'êtres humains.
Rhi'An Zhor se concentra et focalisa son attention sur un élément de la Trame au sein du système : une région plus brillante, plus chaude, qui pulsait de manière régulière.

Il ouvrit les yeux. Tout autour de lui, l'immensité de l'espace, vide, noir et inerte. Sur le panneau de commande du vaisseau, une petite lumière clignote. Juste à côté, un système d'alerte indique sur un écran que le vaisseau n'a pas reçu de commandes depuis plusieurs heures maintenant. Le rakrarior, quelque peu apathique mais néanmoins surpris, tapote de ses doigts sur l'écran digital et dit pour lui-même :

"Si je reviens, il faudra songer a réparer ce truc …

… si je reviens."

Galaxie IX - 139 - 119

Les sauts précédents avaient été raccourcis intentionnellement afin de se placer à distance de scanner longue portée et d'attendre les codes d'autorisation du Duc Cernach. Sur l'écran de bord, à côté de ces codes d'identification, figurait le système de détection longue portée du vaisseau. A quelques parsecs de sa position actuelle, le rakrarior pouvait "voir" sa destination finale. Elle brillait de mille feux tant la concentration de flotte militaire y était importante. D'un ton ironique, il dit à voix haute :

"Une flotte de classe Petite de l'Intendante Lenolia.
Trois flottes de classe Moyenne du Maître de Guerre Cambrone.
Une flotte de classe Respectable du Maître de Guerre Cambrone.
Une flotte de classe Très Grande du Duc Gwegan Cernach.
Une flotte de classe Titanesque du Maître de Guerre Cambrone.

…

Rien que ça !

…

Finalement, j'ai bien fait de ne pas utiliser la manière forte !"

Rhi'An Zhor inspira profondément puis expira longuement. Il savait la manœuvre risquée et une part de lui était y encore réceptive. L'espace d'un instant, il douta. Il s'imagina annuler le prochain saut et rentrer sur ses terres, mener son clan à la guerre, vivre de pillages. Mais l'emprise de la Trame était trop forte sur lui dorénavant. Il sentit une étreinte froide se refermer sur lui et l'empêcher de faire le moindre geste. Il vit Sol brûler, Uxoje mourir et Ar'Khe'Na pourrir lentement. Il se rebella. La part de lui qui n'était plus vraiment lui se rebella. Il sentit la rage du Korla'cc monter en lui telle la lave en fusion d'un volcan. La gueule grande ouverte, la bave lui dégoulinant entre les crocs, il poussa un puissant rugissement à l'intention d'ennemis invisibles.

La phase de calcul du prochain saut était achevée. Sur l'écran de contrôle, sa destination finale clignotait : Sol. Le rakrarior reprit son souffle et focalisa son regard sur ce point. Il visualisa pour la millième fois chaque étape de sa future mission. Il était prêt. L'étreinte se fit plus douce, affectueuse même. Le rakrarior leva une main, pressa une touche. Pour la dernière fois, les moteurs hyperspatiaux du vaisseau s'allumèrent.

Galaxie IX - 140 - 120

Les moteurs conventionnels de la sonde produisaient une poussée extraordinaire à laquelle il n'était plus habitué. La distance qu'il devait parcourir pour rejoindre la planète Terre était inhabituellement grande pour une mise en orbite. Cela était la conséquence de procédures de sécurité draconiennes mises en place par le nouveau gouvernement pour éviter tout accrochage à proximité du berceau de l'humanité. Étant donné le nombre et la puissance des flottes présentes dans le système, il s'agissait plutôt une nécessité.

La sonde arriva à proximité de la troisième planète du système, celle que les humains appelaient la Terre. Quel nom sans saveur, pensa le rakrarior. Au même moment, l'unique satellite naturel de la planète fit son apparition dans le champ de vision de Rhi'An Zhor. Ce lever de Lune ne l'interpella pas par sa beauté mais par une attraction indescriptible, qui le saisit dans ses entrailles. Une vibration intense lui parcourut le corps, l'obligeant à serrer les poings et à laisser échapper un râle de douleur. La souffrance se dissipa. Il saisit alors les commandes du vaisseau et opéra une correction de la trajectoire. Il avait beau découvrir le berceau de l'humanité pour la première fois, ce n'était pas sur la planète bleue mais sur sa compagne grise, froide et morte qu'il allait poser le pied.

Quelques instants plus tard, un message apparut sur un écran :

Flotte 22700, code RZ
Changement de trajectoire non autorisé
Veuillez reprendre la course initiale ou nous serons obligés de faire feu

Les services du Duché de Cartharys avaient été prompts. Plusieurs signatures radar apparurent sur le scanner de la sonde : les batteries de défenses de la Terre venaient d'être activées.

Flotte 22700, code RZ
Je suis Rhi'An Zhor, Gardien de la Trame
Je me rends sur la Lune
Dites au Duc Cernach de m'y rejoindre

Rhi'An Zhor espérait que sa franchise teintée de provocation serait payante. Il n'eut pas longtemps à attendre. Le Duc Cernach en personne lui envoya une réponse.

--Ruines du Palais Impérial, Sol --

Le Duc Cernach, avec son équipe, discutait de la manière d'organiser au mieux l'accueil des visiteurs et des pélerins sur la terre de leurs ancêtres. La tâche semblait insurmontable vu le nombre de flottes massées en orbite.

Un appel provenant du commandant en chef de la flotte Cartharys l'alerta d'une arrivée particulière, lui demandant de se rendre sur la Lune.

- De la part de qui ? Demanda le duc en langue des signes.

- De Rhi'An Zhor lui-même.

Le duc haussa les sourcils de surprise. Il savait que Zhor allait se rendre sur SOL, mais pas sur la Lune. Il n'y a rien là-dessus, à part quelques ruines et reliques comme le LEM d'Amstrong, datant d'il y a plus de 4000 ans.

Le sourd regarda son équipe et s'excusa de devoir se retirer. En marchant dans les coursives il resta songeur... "Pourquoi la Lune ? La base sous-marine ne lui suffit pas ?"

Le duc demande à sa flotte de sonder plus en profondeur la Lune, jusqu'au noyau, et une réponse ne se tarda pas à arriver :" Y a un truc qui bloque les radars. On ne peut pénétrer dedans..." dit l'opérateur radar, à travers le visiocom.

A l'approche de son chasseur, Cernach envoya un message écrit à Zhor : "Vous me devez des explications détaillées, en particulier sur le fait que la base sous-marine soit moins importante à vos yeux que ce qui peut bien se trouver sur la Lune. J'arrive dans vingt minutes. Cernach terminé."

Tout en soupirant, il monta dans son chasseur fétiche, vêtu d'une combinaison de vide spatial.

Galaxie IX - 140 - 120
Troisième planète - Satellite naturel

Deux vaisseaux étaient posés dans l'un des nombreux cratères lunaire de diamètre modéré. Deux chasseurs légers, l'un profilé et frappé du blason du Duché de Cartharys, l'autre grossier et portant l'emblème du Clan Zhor. Deux séries d'empreintes s'éloignent des vaisseaux, l'une marquant plus profondément le régolithe, cette épaisse couche de poussière qui recouvre intégralement l'astre lunaire. Les deux pistes se rejoignent et se dirigent vers un bord fortement incliné du cratère, à plusieurs centaines de mètres de là. Les traces disparaissent brutalement. Aucune structure n'est visible à proximité.

*** Pchhhhhh !!! ***

Les deux silhouettes venaient d'oter leurs scaphandres. Leur système de survie indiquaient que l'air était parfaitement respirable dans le bâtiment où ils venaient d'arriver. Pour la première fois, l'humain et le rakrarior se faisaient face. Malgré les apparences - le rakrarior aux sombres écailles devaient peser au moins deux fois autant que l'humain - les deux individus étaient bien plus proches qu'ils ne le pensaient. Tous les deux se voyaient comme des hommes libres, luttant contre l'ordre établi et la fatalité. L'un et l'autre n'avaient toujours eu comme objectif que de veiller sur les leurs, ces derniers étant définis par leur surdité ou par un certain goût pour l'anarchie. Malgré eux, ils avaient endossé des responsabilités, telles un héritage dont le poids n'avait fait que croitre durant les 1000 ans du Grand Isolement. Débarassés du casque de leur scaphandre, tous deux portaient cependant encore un masque. Mais celui-ci était immuable.

Rien au monde ne les prédisposait à se retrouver dans cet endroit. Certes, ils avaient déjà lutté face à un ennemi commun qui attachait grande importance à Sol. L'ironie avait voulu que la rencontre d'aujourd'hui se déroule entre deux personnes qui protégeaient maintenant les intérêts de cet ennemi. Les Gardiens Zhor et Cernach se faisaient face en silence.

Le regard de l'humain dissimulait mal sa stupéfaction. Les questions se bousculaient dans sa tête. Quel était donc cet endroit ? Quel rapport avec la base au fond de l'océan ? Comment le rakrarior connaissait-il ce lieu ? …

La console du Duc émit une forte vibration dont le son était à peine perceptible. Il baissa la tête et se rendit compte de l’absence de signaux venant de la flotte. Ainsi, ils étaient isolés du reste de l’Univers en ce lieu inconnu de tous. Le sourd rompit alors le silence à sa manière, en traçant des arabesques aériens avec ses mains. Son visucom dernier cri se chargea de traduire. L’époque des androïdes explosifs est si révolu...

Ainsi, vous êtes le seul à avoir connaissance de ce lieu... A part moi, bien sur. Mais, pourquoi me révéler le secret de ce lieu si je ne suis pas considéré comme l’Elu de votre part? Etonnant quand même à ce qu’un humain, de mon envergure, sans réelle puissance militaire et dont le plus haut fait d’armes est de descendre un T7 zwiie avec des centaines de chasseurs préhistoriques... Pourquoi me demander de venir ?

Rhi'An Zhor s'attendait à cette question, à tel point qu'il avait une réponse toute préparée dans sa tête. Il comptait prendre le duc dans le sens du poil, l'amadouer en louant sa position. Cependant, il fut surpris de voir le Duc gesticuler et d’entendre une voix synthétique sortir du visucom. Il avait oublié que le Duc et son peuple étaient tous sourds. L'époque des holocommunications avait effacé ces différences. Ce petit incident perturba suffisamment Rhi'An Zhor qui, se concentrant sur son articulation, y perdit de sa naturelle impassibilité :

Si je vous ai demandé de venir, c'est parce que vous avez été choisi pour être le Gardien de Sol … parce que je vous ai choisi, en vous recommandant auprès du Commandeur Xhantus … et que votre place est donc à mes côtés, en ce lieu et en cet instant.

Le rakrarior savait qu'en rajoutant à la dernère minute cette reference inutile à Xhantus, ce mensonge, il donnait une occasion supplémentaire à Gwegan de voir clair dans son jeu. La tension monta d'un cran en lui.

C’est tout ? Ajouta le sourd. Je mérite d'en savoir plus ...

Le rakrarior se sentait acculé, son esprit était embrumé, son corps subissait une bouffée de chaleur et sa tête était en proie aux vertiges. Que se passait-il ? Il n'allait pas se laisser intimider par ce frêle être humain. C'était le monde à l'envers. Non, quelque chose d'anormal se passait. Et si le duc était bien plus que ce qu'il prétendait ? Il le disait lui-même : comment un leader de si faible envergure pouvait-il se retrouver à la tête de Sol ? Le rakrarior sentait qu'il était pris à son propre piège. Il n'avait pas imaginé telle situation. Les questions et les scenarii se bousculaient dans sa tête. Il s'attendait maintenant au pire. Le duc allait-il l'attaquer ? L'avait-il empoisonné ? Était-ce cela, la fin du grand Rhi'An Zhor ? Non, il ne mourrait pas sans se battre. Le corps de Rhi'An Zhor se banda, comme pour intimider le frêle humain. Il montra légèrement les crocs et grogna.

Le sourd ne perçut pas le grognement. La pénombre et la combinaison de vol masqua la posture du rakrarior. Le duc continua à l'aiguillonner afin de le faire réagir.

Ben, faudrait savoir … si l’on me fait venir, c’est pour m’expliquer. Je ne suis pas télépathe comme les Seigneurs, ni une grosse tête comme les Techs, encore moins expert en câlins comme les Métons, ni même discret comme les Tissinars, ou diplomate comme un Bulvo… Je suis tout frêle, tout le contraire des Raks ! Et, j’ai cependant un point fort : je suis têtu ! Alors ... Pourquoi me montrer ce lieu, si ce n’est pour rien dire ?!

Après avoir «parlé», le sourd pressa un doigt contre une des épaules basses du raks, pour le provoquer davantage.

Zhor bondit immédiatement, dans un rugissement lugubre, et se jeta sur le Sourd qui n’eut pas le temps d’esquiver. Dans un brouillard de poussière soulevé par la chute de deux corps, l’humain tenta d’échapper aux coups du reptile géant. Très rapidement, il fut immobilisé. Zhor le souleva par le cou, le plaqua contre un mur et commença à l’étrangler.

Plutôt que de lutter en vain contre la force du rakrarior, le sourd utilisa ses mains pour signer :

Lâche moi !!! Tu m’étrangles !!

Mais, plongé dans la folie, Zhor ne vit rien. Il n'entendit pas non plus le visucom du Duc hurler ces mêmes mots. Le Duc allait sombrer dans le néant. Les yeux de Cernach commencèrent à se voiler. Rhi'An Zhor y jeta son regard car il souhaitait laisser à sa proie une dernière vision d'horreur avant que la mort ne l'emporte. Alors que le dernier souffle de vie s'échappait du Duc, le rakrarior aperçut soudain son propre reflet sur l'oeil de l'humain.

Flash

Rhi'An Zhor était entré dans les tréfonds de sa mémoire, où des souvenirs à jamais enfouis lui revinrent soudainement … sa naissance il y a plus de mille ans, fruit d'une théorie sur la Trame et d'expérimentations interdites sur l'utilisation de matériel génétique zwiie … un long sommeil de mille années pendant lequel la Nature, face à cet affront qui lui était fait, avait produit de subtiles mutations qui le condamnait à ne pas pouvoir se reproduire et à mourir de dégénérescence avant même l'âge de 30 ans … son réveil aux côtés de ce vieux rakrarior aux écailles sombres qui l'élève mais qui n'est pas son père … son père, sa mère, il ne les connaitra jamais si ce n'est sur cette photo reçue un soir de Noel … son ascension rapide dans un Clan qui portera son nom et l'expansion rapide de ce Clan, financé par des inconnus aux intérêts obscurs …

Flash

… la Trame est perturbée et les robots mécanisés de l'Absolu viennent remettre de l'ordre … pour Rhi'An Zhor, c'est le début de la fin, il le sent mais ne l'admet pas vraiment, il devient une marionnette dont les fils sont tressés par la Trame … il survit en faisant le serment de servir l'Absolu mais le prix à payer est trop élevé … il erre alors sur Ar'Khe'Na qui le rejette d'abord, qui le protège et le nourrit ensuite … il croit trouver le pardon dans les bras de sa mère planète mais il est trop tard … il croit trouver une nouvelle voie, une nouvelle aspiration, une nouvelle raison de vivre, lorsque Rakirma canalise ses pulsions mais une nouvelle instabilité de la Trame a raison de ses derniers espoirs …

Flash

… la Trame … encore la Trame … toujours la Trame … elle est responsable de tous mes maux … je dois en finir

Maintenant !

Rhi'An Zhor ouvre les yeux. A ses pieds, le corps inerte du Duc de Cartharys. Le rakrarior tourne la tête sur la gauche. Puis sur la droite.

Par là. Je le sens.

Rhi'An Zhor inspire profondément. Il se met en marche. Il est serein, déterminé. Pour la première fois depuis de longs mois, il se sent aux commandes de son propre corps et de son esprit. Soudain, une souffrance aiguë traverse son crâne, le faisant tomber a terre, hurlant a la mort. Il tousse. Encore. Encore. Une tache de sang se forme sur le sol, au niveau de sa bouche. Une autre tache, plus grande, se forme tout autour de lui. Son corps l'abandonne. Les forces le quittent. Il se voit mourir là, comme un chien.

Non, ca ne se passera pas ainsi !

Il se relève. Se remet en marche. Son pas s'accélère sensiblement. Il court. Il arrive à une intersection. Il s'arrête. Il tourne la tête sur la gauche.

Par là. Je le sens.

Il se remet en marche. Il court. Nouvelle intersection. Il ralentit. Tourne la tête sur la droite.

Par là. Je le sens !

Il court. Sa poitrine le brûle. Plus vite. Son coeur frappe de grand coups dans sa cage thoracique. Un sang épais gicle de chaque plaie béante sur son corps. Plus vite encore. Les larmes et la bave coulent le long de son visage. Nouvelle intersection. Il accélère. Droit devant.

Par là. Je le vois !!!

Son crâne siffle. Il sent un liquide chaud couler de ses oreilles, de son nez, de sa bouche. Une porte, grande, ornementée. Elle s'ouvre sans un bruit alors qu'il s'en approche.

Pause

Il ne distingue plus la réalité autour de lui. Il a perdu tous ses sens.

Il ne sent plus son corps mais … la douleur dans son crâne est sur le point de le faire exploser.

Il n'entend plus rien mais … son coeur et son sang battent sur un rythme chaotique qui lui perce les tympans.

Son champ de vue est baigné de couleurs chatoyantes mais … une lumière aveuglante pulse droit devant lui.

Pause

Il voit.

Il comprend.

Il décide.

Il marche face à une force invisible qui ne peut plus le contenir.

Il embrasse la lumière blanche et pure.

CLAP DE FIN