Khatovar.

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Ar'Khe'Na, Krum'Valkar, de nos jours...

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Dans l'indestructible et imposante forteresse de Krum'Valkar patientait le Rakirma Ryltar. S'il y avait bien une chose qu'il regrettait de sa jeunesse passée, c'était le contact direct avec les champs de bataille. L'odeur âcre du sang mélangée aux effluves salins de transpiration et aux émanations de gaz et de fumée, ou la pestilence de la mort, comme diraient certains... les cris de terreur, de douleur ou de joie des guerriers... le stress du combat... les jours et nuits sans lendemain assuré... ah, qu'il était bon d'être soldat.

Ryltar ne supportait pas l'attente. Il patientait depuis des jours, assis sur son Trône d'Acier, à l'abri des bombes et des tirs ennemis, derrière les puissants murs de Krum'Valkar, protégé par une légendaire Station de Combat. Mais depuis quand avait-il besoin de protection ? "Le Rakirma doit éviter les vicissitudes de la guerre" répétait sans cesse Grirog. Les vicissitudes de la guerre... comme si, après tout ce temps, ce genre détail pouvait l'atteindre... Il lui faudrait un jour remonter les bretelles au jeune Grirog, ce petit impudent.

Ainsi, assis sur son trône, il attendait chaque jour les rapports de combat transmis depuis le centre galactique au VarTak Ragnaar, stratège et commandant des défenses d'Ar'Khe'Na.
Jusqu'ici, les nouvelles étaient plutôt bonnes. Après un effort de guerre comme il n'y en eut de pareil dans l'histoire, et comme il n'y en aura jamais plus, les Rakrariors et leurs vaillants alliés purent enfin s'opposer aux terribles flottes de la Compagnie Noire du Général Zor.

Un brave soldat ce Zor. Pour un humain, s'entend. Réputé charismatique et fin stratège, il a représenté un beau défi pour les troupes des écailleux. Dommage qu'il ait choisi de vendre son âme à l'IC X09. Corrompu par la machine, il en devint la vulgaire marionnette, alors que les victoires faciles se succédaient. Et qu'est-ce que la victoire sans la gloire ? Futilité bien sûr...

L'ordre fut donc donné de s'attaquer à ce duo destructeur, mais celui-ci eut vent des projets rakrariors et anticipa l'offensive. La première bataille de Khatovar fut perdue de justesse. Le clan Oktar, composé de puissants guerriers, affronta en infériorité numérique les mercenaires de la Compagnie Noire. Il parvint à limiter les pertes et à retenir suffisamment longtemps les flottes ennemies, afin de permettre aux renforts d'arriver sur place.
Le clan Oktar du ZarSak Turakama fut bientôt rejoint par le Klan Kor de Kraken l'Intrépide. La Maison de Tor du Seigneur Azarapal, accompagnée de Dame Ner, leader de l'Égide Seigneuriale, rejoignit également le combat aux côtés des Rakrariors. La Bulvoïde Ynora compléta le tableau. Ou presque, car le Kor'VarTak Skarr apparut également à la tête d'une grande armée, escortée par les légendaires et invincibles Stations de Combat rakrariores.
La Compagnie Noire reçut aussi des renforts. Et pas des moindres. Une flotte immense passa sous le commandement direct du Général Zor. Celle-ci battait pavillon impérial. L'Empereur Lorendoras avait donc décidé de soutenir son compagnon de massacre...

Se voyant en infériorité numérique, en commandant avisé, le Général Zor prit la fuite. Les Rakrariors ne comprirent pas tout de suite son geste. "Fuite" ne faisant pas partie de leur vocabulaire, ils eurent besoin des avertissements de leurs alliés non-Raks pour se rendre compte de la situation. Le tenace ZarSak Kraken eut alors le réflexe de lancer une petite flotte d'interception, afin de couper toute retraite aux flottes humaines. Éclair de génie ? Illumination divine ? Envie d'en découdre rapidement ? Nul ne le sait. Mais Kraken permit par son initiative de poursuivre les flottes ennemies et d'engager le combat.

La deuxième bataille de Khatovar fut une belle victoire pour les Rakrariors et leurs alliés, car les Mercenaires et les Impériaux opposèrent une résistance héroïque. Le ballet spatial offert par les énormes 'Armageddon' et les 'Stations de Combat' rakrariores, s'entrechoquant dans des gerbes de feu et d'étincelles, secondés par les impressionnants T-RAK et les croiseurs lourds 'Obliterator', fut un spectacle comme on n’en vit jamais dans l'Histoire de l'ère spatiale.

Le Rakirma avait suivi les événements depuis Krum'Valkar. Les nouvelles le réjouissaient, mais lui provoquaient également une petite pointe de nostalgie. Il ne pouvait qu'envier ces Raks qui avaient eu l'Honneur de prendre part à cette guerre massive.
Il patientait ainsi sur son trône, se réjouissant d'avance d'entendre la progression de ses armées. Il patientait depuis très longtemps, maintenant. Cinq jours sans nouvelle, une certaine nervosité commençait à poindre dans son entourage.

Ryltar s'apprêtait à appeler le VarTak Ragnaar quand l'officier fit irruption dans la salle du trône. Accompagné de Grirog, il se dirigea vers le Rakirma, la mine quelque peu déconfite. À quelques mètres de leur souverain, les deux Raks posèrent un genou à terre et fixèrent leur regard sur le sol dur de la salle du trône.

- Rakirma.
- Rakirma...
- Qu'y a-t-il ? Avez-vous des nouvelles du front ? Parlez, Rakrariors.
Ragnaar releva la tête.
- Oui, Rakirma. Nos flottes ont plus ou moins vaincu les flottes ennemies.
- Plus ou moins ?
- Oui, Rakirma. Nos flottes avaient l'avantage dans le combat quand soudain, la Compagnie Noire disparut des radars.
- *surpris* Comment ça ? La flotte de Zor s'est volatilisée ?
- Oui, Rakirma. L'espace s'est... euh... s'est ouvert avant d'avaler tous les vaisseaux ennemis.
Ryltar observa silencieux les deux Rakrariors pendant de longues secondes.
- Ce n'est pas tout, Rakirma.
- D'autres mauvaises nouvelles ?
- Oui... je crains que l'espace n'ait également avalé une partie de nos plus puissants vaisseaux.
- Tu plaisantes, Ragnaar ? Grirog ?
- Non, Rakirma. VarTak Ragnaar est sérieux. L'espace a décimé notre flotte. Lorsqu'il finit d'engloutir notre dernier vaisseau, les ordinateurs de bord ont reçu un message commun qui s'est affiché en même temps sur tous les holoécrans.
Grirog sortit de sa poche un holotransmetteur miniature, puis le mit en marche. Au-dessus de sa main se matérialisa une série de chiffres énigmatiques :

000010101010101111100101011001010100001010101010111110010101110010101110010110010101101100101